Épuisement professionnel, non reconduction de postes, surcharge administrative, diminution des actions, mise en difficulté des bénévoles, relation partenariale affectée : les associations telles que les centres sociaux et les espaces de vie sociale sont fragilisés par l’augmentation des charges de fonctionnement de leurs structures et les conséquences sont inquiétantes.

 

C’est aujourd’hui la politique du renoncement pour les structures de la cohésion sociale. Si la revalorisation des bas salaires des conventions ECLAT et ALISFA était nécessaire, elle représente unecharge non négligeable, impossible à porter sans hausse des fonds publics. A cela s’ajoute l’inflation liée au transport et à l’énergie. Et pourtant, militants de la première heure, les centres sociaux et espaces de vie sociale continuent d’agir avec moins de moyens, à s’adapter sans cesse pour assurer leurs missions et répondre aux besoins des habitants, mais à quel prix ? Celui de l’humain.

 

La conjoncture actuelle déstabilise l’engagement bénévole, au fondement des associations. Accueillir et fédérer ses bénévoles dans un contexte de contraintes de gestion au détriment de la qualité du projet social est complexe, voir décourageant. Accompagner le bénévolat nécessite de nos jours davantage de moyens financiers et professionnels, souvent sous-estimés par les pouvoirs publics.

 

Dans l’écosystème humain des centre sociaux et espaces de vie sociale, l’habitant est au cœur, et le constat d’une crise sociale est radical. La pauvreté dans le département de la Vienne a atteint un taux de 14% en 2020 (selon l’INSEE), et les besoins des habitants s’accentuent, notamment auprès des familles monoparentales, étudiants, retraités, salariés à temps partiel, de plus en plus précaires. Les demandes de liens sociaux ne cessent d’augmenter, les situations d’urgences sociales liées à l’alimentation ou la santé, le besoin d’animation et d’occupation de l’espace public, nécessitent pour les associations une polyvalence professionnelle, une action de terrain forte et un investissement public à la hauteur. Et pourtant, les charges explosent et les moyens évoluent modiquement.

 

- En 3 ans, augmentation de la masse salariale de 11% pour le centre social de Beaulieu

- En 2023, augmentation de la masse salariale de 12 000 € pour l’ALEPA, espace de vie sociale

 

La coopération avec les acteurs publics locaux en pâtit, étant eux-mêmes démunis et impactés par leurs propres charges. La seule solution proposée : « diminuer la voilure », un message qui interroge quant à la reconnaissance de l’utilité sociale des centres sociaux et espaces de vie sociale, qui s’engagent pleinement pour la société.

 

Il est urgent de redonner aux associations la capacité d’animer le lien social, de faire vivre les solidarités et de contribuer à une cohésion sociale primordiale dans notre société.

 

Face à ces constats, la Ligue de l’Enseignement de la Vienne et son réseau d’associations, centres sociaux et espaces de vie sociale, s’associent à la mobilisation nationale de la Fédération des Centres Sociaux et Socioculturels, le 31 janvier 2024. Nous serons également présents à la mobilisation de 17h sur Poitiers.

 

Notre réseau appelle également les collectivités locales à envisager un temps de travail annuel, afin de coconstruire une parole commune adressée à l’État. Persuadé que la coopération nous mènera vers une meilleure considération des associations œuvrant pour la cohésion sociale, dans l’intérêt général.

 

 

Les signataires

Fédération de la Ligue de l’Enseignement de la Vienne

Association Centre d’animation de Beaulieu à Poitiers

Association Intercommunale d'Animation Socioculturelle l’Arantelle aux Roche-Prémarie-Andillé

Association Intercommunale Maison de la Culture et des Loisirs (MCL) à la Roche Posay

Association les Ateliers Cord’Âges à Poitiers

Association l’ALEPA (Activités et Loisirs Éducatifs pour Personnes avec Autisme) à Saint Benoit

Association Intercommunale le P’tit Prince à Vouneuil-sur-Vienne